Editeur :
Deep Silver
Développeur :
Grasshopper Manufacture
Date de sortie :
30 aout 2013
Supports : PS3 / Xbox 360
Genre : Action
Norme PEGI 18+
28 octobre 2013 - Geek4Life
Killer is Dead
Grasshopper Manufacture
revient avec un nouveau “beat
them all” complètement barré
signé Suda51 ! Après un mitigé
“Lollipop Chainsaw”, fun mais
loin d'être inoubliable, le studio
nous sert aujourd'hui un
étrange cocktail, sombre,
onirique et sexy.
Suda51 est un amoureux des univers déjantés et ce n'est pas sa dernière création
qui nous prouvera le contraire ! Killer is Dead nous met aux commandes de Mondo
Zappa, tueur à gage immortel venant de la lune et dragueur invétéré. Si on ajoute
à ça son bras cybernétique, son amnésie et son obsession pour les œufs, il est clair
qu'on nage en plein délire qui flirte souvent avec la parodie. Mondo ne se prive
pas d'ailleurs pour rappeler à plusieurs reprises qu'il est dans un jeu vidéo.
Pour résumer, notre tueur à gage travaille pour une organisation gouvernementale
dirigée par Bryan Roses, véritable armoire à glace, toujours en train de fumer le
cigare et dont la moitié du corps est mécanisée. Mondo est mandaté pour remplir
des contrats et tuer des monstres (les Wires) à travers le monde, accompagné de
son assistante Mika Takekawa, jeune fille survoltée mais très maladroite, parfait
exemple de personnage Dojikko cher à la japanimation. Pour compléter le tableau,
nous avons aussi droit à une sacrée femme fatale en la personne de Vivienne
Squall. Cette sculpturale blonde, aussi belle que dangereuse, peut se faire pousser
une vingtaine de bras pour clouer ses ennemis sur place sous un déluge de balles.
Comme vous le voyez, les principaux protagonistes ne manquent pas de style,
dommage que leur passé ne soit presque pas abordé. La faute à une narration
mélangeant les situations improbables sans approfondir ses personnages, les
résumant à de simples archétypes. L'histoire, en elle-même, est très nébuleuse,
parfois drôle, parfois sombre, parfois poétique. Ceux qui connaissent le studio
Grasshopper Manufacture (Killer 7, No More Heroes, Shadows of the Damned,
Project Zero) s'y retrouveront, mais les autres risquent fort d'être laissés sur le
carreau. Car, au final, une fois l'aventure terminée, difficile de comprendre le fin
mot de l'histoire de cet imbroglio vidéoludique. S'ajoute à cela un autre problème
gênant : le manque de rythme de la narration. Trop souvent, le titre casse
l'enthousiasme du joueur prêt à en découdre en allongeant inutilement certaines
scènes ! Heureusement, Killer is Dead peut compter sur l'excellente direction
artistique du studio pour nous entraîner dans son univers et faire passer la pilule,
malgré les longueurs. L'esthétique clinquante tout en cell shading accroche
immédiatement l'œil ! Grâce à cette patte artistique, on oublie rapidement
certaines textures baveuses, les environnements trop vides (mais très variés) et
les bugs qui parsèment le jeu. Techniquement, le titre accuse en effet pas mal de
défauts, à commencer par une caméra mal gérée.
Patience petit scarabée !
Penchons-nous maintenant sur le gameplay, qui ne vous révélera ses atouts
qu'après de nombreuses heures de jeu. Au combat, Mondo utilise son katana,
Gekkou, pour trancher les Wires passant à proximité. Concrètement, il dispose
d'une attaque de base, d'un casse-garde, d'une parade, d'une esquive et d'un
contre. Avec son bras cybernétique, Musselback, il peut aussi se la jouer Cobra
et dégommer les Wires de loin. Précisons que notre héros ne peut pas sauter,
ce qui ne facilite pas la tâche quand on doit se débarrasser d'ennemis volants.
Il va donc falloir vous accrocher, les Wires ne vous laisseront pas de répit. Vous en
découvrirez régulièrement de nouveaux types au fil de l'aventure, le bestiaire étant
plutôt conséquent (petit agile, gros costaud, soldat en armure, drone de combat,
œil explosif, etc). En plus de cette variété bienvenue, il est fort appréciable de
constater que le mind game est bien présent ! En effet, les ennemis peuvent se
gêner entre eux. Il n'est donc pas rare de voir un gros balèze percuter d'autres
Wires par mégarde parce que vous l'avez esquivé au bon moment. Vous pourrez
alors profiter de cette ouverture pour faire le ménage à grands coups de katana.
Terriblement jouissif ! Quant aux boss, ils bénéficient d'un style propre très réussi,
mais avouons que nous sommes loin du génie de No More Heroes. Les débuts sont
assez laborieux, en partie à cause du manque de mobilité de Mondo et de son
incapacité à verrouiller une cible. Mais, surtout, en raison d'une caméra trop
souvent mal placée. On peut aussi regretter l'absence de mini map ou de radar.
Heureusement, la « Mondo Vision » rattrape cela en mettant en évidence les points
d'intérêt, comme les caisses à détruire. C'est seulement après avoir acheté les
principales améliorations et débloqué les différentes options de Musselback
(tir de glace, foreuse, mega canon) que le gameplay deviendra vraiment
intéressant. Il va donc falloir vous armer de patience et éliminer un maximum
d'ennemis pour récupérer les précieux cristaux jaunes indispensables à leur achat.
Il y en a une quinzaine (nouveaux mouvements, pouvoirs spéciaux, améliorations
de Musselback, etc.), certaines coûtent très cher et possèdent même plusieurs
niveaux. En attaquant les Wires, sans vous faire toucher, vous augmenterez la
puissance de Gekkou pour finalement déclencher un des 4 finish moves. En plus
d'avoir la classe, ces exécutions rapportent un petit bonus. Comme de la vie ou du
sang, l'énergie servant aux actions spéciales. Symbolisé par des roses, ce sang
vous permettra de ralentir le temps durant vos esquives, de profiter pleinement de
la puissance de Musselback, de régénérer votre vie et d'éliminer vos ennemis en un
seul coup. Une fois le gamplay apprivoisé, le jeu n'est pas trop difficile, notamment
grâce à la solide garde de Mondo. Et, en cas de game over, vous pourrez faire
appel à Mika pour vous ramener à la vie, en échange d'un de ses tickets de
secours. Mais ne croyez pas utiliser ce continu comme dans n'importe quel autre
jeu ! Non, ici vous devrez marteler un bouton pour que Mika relance le cœur de
notre héros !
Tueur en mal d'amour
N'oublions pas les phases de drague, qui ne servent à rien d'un point de vue
scénaristique mais sont cruciales pour le gameplay. En effet, c'est en les
réussissant que vous obtiendrez les tirs secondaires de Musselback. Seulement
voilà, à part ajouter un aspect racoleur au titre, ces rendez-vous galants ne
présentent aucun intérêt et se révèlent terriblement creux. Ne vous attendez pas
à discuter avec ces demoiselles pour apprendre à les connaître et découvrir
ce qui les séduira. Pas de dialogue à choix multiples, quasiment pas d'interaction,
le gameplay de ces phases est des plus basiques : Regardez la belle dans les yeux
quand elle vous regarde et reluquez-la dès qu'elle détourne son attention. Ainsi,
votre jauge d'audace augmentera et lorsqu'elle sera pleine vous pourrez lui offrir
un cadeau pour conquérir son cœur. Mais attention, si elle vous surprend à
observer ses courbes de trop près vous perdrez sa confiance et elle finira par
mettre fin au rendez-vous. Légère subtilité : grâce aux « lunettes gigolo » vous
pourrez voir la demoiselle en sous vêtements, ce qui augmentera plus rapidement
votre jauge d'audace. En la regardant dans les yeux, vous saurez également quel
cadeau lui fera vraiment plaisir. Hormis ces phases annexes peu palpitantes, vous
trouverez des missions bonus déjà plus intéressantes, ainsi que des défis proposés
par Scarlett. Si vous parvenez à trouver cette charmante infirmière cachée dans
tous les niveaux du jeu, elle vous récompensera en vous donnant accès à de
nouveaux challenges. Assez corsés, ils vous permettront de peaufiner vos
techniques et de mieux maîtriser les subtilités du gameplay. Vous pourrez dépenser
l'argent de vos missions à la boutique pour acheter des cadeaux à vos belles, mais
aussi des bonus, des tickets de Mika, et de nouvelles tenues. Grâce à sa bonne
replay value, Killer is Dead profite d'une solide durée de vie. Il vous faudra
vraiment “retourner” le jeu si vous voulez débloquer tous les coups et acheter tous
les objets. Une chose suffisamment rare de nos jours pour être très appréciable.
Jean-Marc Pichot
Vous allez en prendre plein vos mirettes si vous aimez le cell shading sombre et
bien léché ! Pour le plaisir des yeux le récit s'agrémente même de passages au
style proche d'une BD. Un vrai régal !
Killer is Dead n'est pas très abordable. Ce n'est qu'au bout de plusieurs heures de
jeu que le gameplay révèle ses qualités. On prend alors plaisir à maîtriser un titre
nerveux et efficace, tout en restant finalement assez basique. Le plus gros soucis
reste la caméra souvent à la ramasse.
Niveau bande son, le titre s'en sort avec les honneurs. Le doublage colle
parfaitement aux personnages (que ça soit en anglais ou en japonais), les
musiques sont bien rythmées et les bruitages nous plongent efficacement dans
l'ambiance.
Killer is Dead offre une très bonne durée de vie pour un “beat them all”. Comptez
déjà une petite dizaine d'heures pour l'histoire et toutes les missions annexes.
Débloquer toutes les missions de Scarlett et parvenir à en triompher vous
demandera aussi un bon bout de temps. À cela, s'ajoute les améliorations et les
costumes qu'il vous restera à acquérir. Enfin le jeu dispose d'un classement en
ligne pour faire la course aux high scores.
Le dernier titre de Suda 51 ne fait pas dans la demi-mesure et n'est clairement
pas destiné à tous les publics. C'est un peu quitte ou double, soit on accroche
complètement, soit on déteste ! Killer is Dead reste dans la droite lignée des
dernières productions du studio. Plus abouti que Lollipop Chainsaw, il n'en
conserve pas moins plusieurs défauts. À commencer par une caméra calamiteuse,
un manque d'accessibilité et une histoire incompréhensible. À vous de voir si vous
êtes capable de surmonter ces handicaps pour plonger de plain-pied dans un
univers décapant et bourré de style !
“ Le dernier titre de Suda 51 ne fait
pas dans la demi-mesure...”
Geek4Life
Pourquoi faut-il l’acheter ?
+ Un style graphique unique
+ L’ambiance
+ Une Bonne durée de vie
+ Le gameplay ultra-nerveux
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